Résistance bactérienne aux antibiotiques en établissement de santé

Résistance aux antibiotiques chez le staphylocoque doré (S.aureus à l'hôpital)

Les données du Réseau EARS-Net France montrent une diminution constante depuis plus de 10 ans de la proportion de SARM dans les prélèvements d'infections invasives malgré une stabilisation en 2014 (voir patern orange sur histogramme[1])

Les données du réseau BMR-Raisin montrent par secteur d'activité hospitalière cette même évolution dans les :

  • services de court séjour

  • en réanimation

  • en services SSR ou SLD.

Ces évolutions favorables sont très probablement à mettre en lien avec le renforcement des mesures d'hygiène et la maîtrise de la transmission croisée manuportée.

ComplémentContexte Européen

Contexte Européen : avec 17,4% de souches résistantes à la méticilline en 2014, la France reste dans la moyenne européenne qui est à 17,4% [8]. Comme pour la France, cette proportion tend à se stabiliser (données EARS-Net)

Résistance aux antibiotiques chez les entérobactéries à l'hôpital

À l'opposé, pour les entérobactéries, les données du réseau EARS-Net France (figure, histogrammes[1] de couleur violet clair et foncé selon l'espèce bactérienne) montrent une très nette augmentation de la résistance13 aux C3G pour les souches de Klebsiella pneumoniae et E. coli isolées d'infections invasives et ce depuis 2005. En 2014, 72 % et 79 % de ces souches résistantes aux C3G sont productrices de BLSE.

Les données du réseau BMR-Raisin montrent une augmentation nette de l'incidence des EBLSE tous services confondus (+63,4 % entre 2010 et 2014) ainsi que par secteur d'activité.

Comme attendu, les incidences d'EBLSE les plus élevées sont observées dans les services de réanimation où la charge en soins et la pression antibiotique sont les plus fortes.

ComplémentContexte européen

L'augmentation de la résistance aux C3G chez les entérobactéries reste générale pour les pays ayant participé chaque année depuis : en 2014, la proportion de résistance aux C3G chez E.coli et K.pneumoniae est en moyenne de 12% et 28% versus 10% et 24% en 2011, respectivement. A noter néanmoins, une petite diminution par rapport à 2013 (respectivement 13% et 29%). Les niveaux de résistance restent globalement moins élevés dans les pays du nord de l'Europe que dans ceux du sud et de l'est (données EARS-Net).

Les EPC sont des entérobactéries hautement résistantes aux antibiotiques et émergentes (BHRe) produisant des carbapénémases conduisant à une inefficacité partielle ou totale des antibiotiques de la classe des carbapénèmes qui sont des traitements de dernier recours. L'émergence puis la diffusion des EPC risque ainsi de conduire à de véritables impasses thérapeutiques, pouvant à terme mettre en péril les grandes avancées de la médecine moderne.

Afin de limiter l'émergence et la diffusion de ces BHRe en France, les recommandations nationales associent le dépistage pour tout patient ayant été hospitalisé dans un pays étranger, la mise en place de mesures d'hygiène stricte et des actions de dépistage des contacts autour des patients infectés ou colonisés à EPC.

ComplémentContexte Européen

Au niveau Européen : en 2014, malgré les diminutions observées, la France se situe parmi les pays où les résistances à la pénicilline et aux macrolides restent élevées (respectivement 22 et 23%). Ainsi sur 28 pays Européens, seuls 6 ont une résistance à la pénicilline supérieure à 20% et 6 une résistance aux macrolides supérieure à 25% (données ERAS-Net).