Exemple de la France dans les établissements de santé (ES) et contexte international
Fondamental :
Évolution de la consommation globale dans les établissements de santé (ES)
[1]L'évolution des consommations au cours de ces 10 dernières années ne permet pas de dégager une tendance nette. De surcroît, en fonction de l'indicateur retenu, des conclusions différentes peuvent être dégagées.
Rapportée à toute la population (DDJ[1]/1 000 habitants/jour), la consommation paraît très stable depuis 2006, mais elle se révèle en augmentation quand on la rapporte au nombre de JH (DDJ[1]/1 000 JH). Ce deuxième indicateur, directement relié à l'activité hospitalière, peut être jugé plus pertinent mais son interprétation, à un niveau national, doit prendre en compte la réduction constante des durées de séjours hospitaliers, rendue possible par une évolution des pratiques professionnelles et de la prise en charge des patients. Par exemple, le développement de l'activité ambulatoire conduit à une réduction du nombre de journées d'hospitalisation (et donc du dénominateur de l'indicateur).
Complément :
Le profil d'utilisation des antibiotiques varie fortement selon l'activité clinique, en lien avec les pathologies prises en charge. À part en hématologie où le profil d'utilisation des antibiotiques est très spécifique, les deux antibiotiques les plus utilisés restent l'association amoxicilline-acide clavulanique et l'amoxicilline. Ils représentent à eux seuls de 27 % (en réanimation) à 77 % (en gynécologie) des consommations totales. Ces proportions sont toutefois surestimées du fait de l'écart existant entre les DDJ[1] officielles de l'amoxicilline (1g per os ou IV) et de l'association amoxicilline-acide clavulanique (1g per os et 3g IV) et les posologies quotidiennes utilisées en pratique. En réanimation notamment, l'utilisation de valeurs de DDJ[1] plus proches des doses utilisées conduirait à reconsidérer la part de ces antibiotiques par rapport à l'association pipéracilline-tazobactam et la ceftriaxone, par exemple. Les fluoroquinolones (FQ) et les céphalosporines de 3e génération (C3G) sont en deuxième et troisième position dans la plupart des secteurs (sauf en pédiatrie et en gynécologie). Les C3G représentent jusqu'à 14 % des consommations en réanimation et les FQ jusqu'à 16 % en SSR. Parmi les C3G, la ceftriaxone est davantage utilisée que le céfotaxime sauf en pédiatrie, dans des proportions variant de 1 (réanimation) à 56 (soins de longue durée, SLD). Les C3G, les carbapénèmes et les antibiotiques à visée anti-staphylocoques résistants à la méticilline, appartenant au groupe des antibiotiques dits « critiques » défini par l'ANSM, sont plus consommés en 2014 qu'en 2013 ; ils sont essentiellement utilisés en réanimation, hématologie et maladies infectieuses.
L'indicateur de suivi de la consommation des antibiotiques est la dose définie journalière DDJ.[1]
Méthode : Évolution de la consommation par classe
L'évolution de la consommation peut également être mesurée par classe et exprimée en comme dans ce graphique[2], en dose définie journalière (DDJ[1] : 1 000 habitants : jour).
Source : http://www.cclin-arlin.fr/Campagnes/Antibiotiques/PLAQ_DMI_RATB_BAT4.pdf
Complément : Et au niveau Européen ?
A l'hôpital, les résultats disponibles sont moins nombreux et plus difficiles à interpréter en raison de différences dans les champs couverts par les statistiques hospitalières d'un pays à l'autre. Parmi les pays qui ont répondu en 2012 et selon les données ESAC-Net, la France se situe au 5ème rang des pays plus consommateurs, avec une consommation de 2,1 DDJ/1000 habitants/jour.