La résistance aux antibiotiques à usage vétérinaire. Exemple de la France et contexte international

En médecine vétérinaire, au niveau de la surveillance de l'antibiorésistance, une attention particulière est portée aux BLSE chez le veau et carnivores domestiques et SARM = staphyloccus aureus résistant à la méthicilline, gène mec-A, prévalence de 1-2% chez le chien) et SPRM = Staphylococcus pseudointermedius résistant à la méthicilline, prévalence de 15-20% chez le chien.)

Le réseau Résapath collecte les données d'antibiogrammes des bactéries pathogènes d'origine animale isolées chez des animaux malades. Ainsi, il peut suivre les tendances d'évolution de la résistance aux antibiotiques chez les bactéries pathogènes des animaux, détecter certaines émergences d'antibiorésistances et en caractériser les mécanismes moléculaires. Le Résapath a continué de se développer en 2015, 74 laboratoires y adhèrent (67 en 2013). En 2014, 41 298 antibiogrammes ont été collectés (33 428 en 2013).

Des tendances à la baisse des résistances sont observées depuis 2006 pour la plupart des antibiotiques et dans toutes les filières. Le constat se poursuit en 2014.

En 2015 il y a une tendance à la stabilisation, voire possiblement à la hausse chez les volailles. L'ANSES insiste sur le fait que ces résultats restent positifs mais doivent faire néanmoins l'objet de vigilance.

Concernant la résistance aux antibiotiques critiques :

  • Pour les céphalosporines de 3ème et 4ème générations, une décroissance importante est observée ces dernières années chez les poules et poulets (22,5 % en 2010, 5,1 % en 2014), porcs et dindes. Les résistances sont en baisse chez les carnivores domestiques, et se stabilisent chez les équidés. En revanche, une hausse des résistances, qu'il convient de surveiller, est constatée chez les veaux. En 2015 légère hausse, voir rapport

  • Pour les fluoroquinolones, une tendance générale à la baisse est observée. Les taux de résistance baissent chez les bovins et les chiens, se stabilisent chez les autres espèces. Le taux est faible chez les poules et poulets, dindes et équidés.

Enfin, on observe en 2014 et 2015 une tendance à la baisse des phénomènes de multirésistance (résistance à au moins trois familles d'antibiotiques). Le taux de multirésistance varie néanmoins selon les espèces animales : il est notamment plus élevé chez les bovins, les porcs, les chevaux et les chiens, que dans les filières avicoles.

En conclusion, l'exposition des animaux aux antibiotiques critiques, après s'être stabilisée, diminue ces dernières années. En parallèle, les taux de résistance à ces familles d'antibiotiques diminuent également. Toutefois, les diminutions observées sont plus importantes dans certaines filières animales ayant mis en place des actions spécifiques Ainsi, suite à l'initiative de la filière porcine de restriction volontaire de l'utilisation des céphalosporines de 3ème et 4ème générations, l'exposition des porcs a diminué considérablement depuis 2010.

Ces efforts doivent être poursuivis pour atteindre l'objectif de diminution de l'utilisation des céphalosporines et des fluoroquinolones de 25 % en trois ans (en prenant comme référence l'année 2013) fixé par la loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt. L'atteinte de cet objectif nécessite la poursuite des actions menées et la mise en place de nouvelles actions, en particulier dans les filières ayant une utilisation élevée de ces familles de molécules.

RemarqueEt pour l'avenir que faire ?

actions spécifiques menées pour réduire l'utilisation des ATB entraînant de fait celle de l'antibiorésistance ?

  • Mesure et campagnes de communication[3] (créations de labels , pub[4] etc,.)

  • Prise de conscience de tous les agents de la filière

  • Revoir les AMM

    • Pharmacocinétique, pharmacologie des antibiotiques

    • Posologie en fonction des espèces animales et du type d'infection

    • Quelle durée de traitement ?